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Danièle Bath

UNE HISTOIRE PASSIONNANTE

MES RACINES OU DES AILES

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SUITE DES ARTICLES PRECEDENTS

 

Avant d’arriver en Auvergne, je vivais avec ma mère et mon frère dans un appartement très confortable face à la mer, à Nice.

Rue l'Enval à Nice

Rue l'Enval à Nice

 Nous n’avions que la rue l’Enval et la Promenade des Anglais à traverser pour être sur la plage.

Promenade des Anglais - Face à la rue l'Enval

Promenade des Anglais - Face à la rue l'Enval

Sur la plage je passais le plus clair de mon temps à étudier, j’étais une très bonne élève, très studieuse. Là, j’étais au calme, au soleil, et la mer à l’infini m’appelait. Souvent je n’avais pour compagnie que le bruit des vagues qui s’échouaient sur les galets.

Ma mère travaillait et rentrait le week - end pour s’occuper de nous et de l’intendance.

Avec mon frère nous avons grandi ensemble avec très peu de différence d’âge, notre entente était parfaite, nous étions très complices.

Lorsque j’ai rencontré Jean Yves, j’avais entrepris des études de sciences économiques mais avec mon mariage je me suis dirigée vers un diplôme plus rapidement qualifiant, nécessaire à la vie de couple.

 

Nous nous sommes mariés à Nice. Pour la cérémonie de mariage ne trouvant pas le modèle de robe à mon goût, j’ai pris une feuille de papier, un crayon et je l’ai dessinée. Elle était belle dans un satin brillant, bordée d’une jolie fourrure de cygne blanc. C’était un mariage pluvieux, heureux comme l’évoque le dicton.

Les Jardins de Cimiez

Les Jardins de Cimiez

 Nous avons vécu à Nice ma mère, mon frère, Jean Yves et moi, tous ensemble jusqu’à la fin de mes études et l’obtention de mon diplôme d’études supérieures. Notre bébé est né à Nice à la même période.

Cette année là je n’avais pas pu réaliser mon stage pour clôturer mon diplôme en raison de la naissance de Stéphane, ce fut partie  remise à l’année suivante.

En attendant, d’effectuer ce stage, nous sommes partis en Auvergne, Jean Yves avait le mal du Pays.

J’ai ainsi quitté mes racines, ma famille à laquelle j’étais très attachée, mes nombreux amis, le soleil, la mer et je l’ai suivi sans me poser de question et j’ai pris des ailes pour m’envoler à travers nos destinations itinérantes à travers l’Auvergne.

 

 

SAINT FLOUR

 

 

 

Fille de la ville et du soleil j’arrivais enthousiaste en juillet 1971 à Saint Flour, avec mes talons aiguilles, mes toilettes et mes sacs à main, dans cette petite ville pittoresque du  Cantal, ne sachant pas du tout ce qui m’attendait. Il va sans dire que je n’étais pas en adéquation avec ce nouvel environnement.

 La population de Saint Flour à cette époque était d’environ 7 000 habitants et rayonnait sur un vaste territoire rural. Saint Flour est séparé en 2  « la ville haute » et « la ville basse ».

La ville haute située sur la Planèze à 900 mètres d’altitude et la ville basse est construite dans la vallée de l’Ander.

 

 

Zamfir Kill Bill

Saint Flour depuis les berges de l'Ander

Saint Flour depuis les berges de l'Ander

Jean Yves avait trouvé un emploi de cuisinier à l’hôtel de l’Europe dans Saint Flour haut et moi j’avais accepté un poste de  serveuse dans ce même hôtel, malgré  mon diplôme récemment obtenu dans sa première partie,  je ne me sentais pas tout à fait à ma place, avec un salaire de misère.

Les promenades étaient plaisantes au long des sentiers escarpés, mais escarpée aussi la montée à la chambrette de l’hôtel, aux chaudes  températures sous le toit. Heureusement nous étions jeunes et sveltes et on s’adapte…même au travail peu passionnant de petite serveuse occupée du matin au soir et si tardivement.

Je ne craignais cependant pas l’effort, habituée à gagner ma vie pendant les 2 mois de vacances scolaires. Et puis il fallait bien s’accrocher pour Jean Yves, qui apprenait et progressait.

Pour ce travail pas très motivant et de perpétuelle  disponibilité,  j’ai dû confier, notre fils aux parents de Jean Yves, qui vivaient à Laschamps . Certes, le bébé était entre de bonnes mains, mais il nous manquait terriblement.

Lorsque j’ai dû le laisser ce fut un déchirement intérieur. Je ne me suis jamais pardonné cette séparation.

J’ai tenu le coup bravement, envers et contre tout pendant 2 ou 3 mois, puis j’ai voulu récupérer notre bébé alors âgé de 5 mois et quitter cet emploi. Je ne reconnaissais même plus le bébé que j’avais laissé.

Ce fut l’affaire d’une année mais une année  qui vous marque. Ce n’est pas le fait de vivre à Saint Flour, ni que les San Florains qui m’aient déplu, mais les circonstances et le fait d’avoir été séparée de mon enfant.

 

A l’arrivée de Stéphane,  nous avons loué un appartement rue de la Frauze, près de la Cathédrale Saint Pierre de Saint Flour haut, dans les remparts, avec une vue superbe sur Saint Flour Bas, où là nous retrouvions une vie plus normale.

 

Saint Flour dans la neige

Saint Flour dans la neige

L’hiver  de cette même année, un mètre de neige devant la porte. Je n’avais jamais vu autant  de neige de ma vie et je n’étais pas habituée à de telles températures et de telles intempéries.


Terrible pour la méridionale que j’étais ! cette vie rude sans grande distraction, si ce n’était les promenades dans la campagne et la découverte des beaux édifices de Saint Flour et des environs.

Durant l’hiver 1971, j’ai fais des petits boulots, car  je ne suis pas une personne à rester sans apporter de contribution au foyer. Pour Jean Yves son expérience fut positive  à travailler des produits qu’il ne connaissait pas, il est resté à Saint Flour jusqu’à la fin du mois d’octobre 1972.

Ne dit-on pas qu’après une épreuve difficile on sort toujours valorisé ? Je découvrais peu à peu ce que vivre voulait dire. Que la vie est parsemée, de petits et gros chagrins, d’instants chargés d’intensité, de combats et de très beaux moments aussi.

 

NICE

 

Mais en ce qui me concerne début 1972, Je suis retournée vivre chez ma mère avec notre fils,  le temps d’effectuer mon stage de Secrétaire de Direction, nécessaire pour être diplômée.

 

Dion The Best Of Dion & The Belmonts

Mon frère José, ma maman et Stéphane

Mon frère José, ma maman et Stéphane

Je déposais Stéphane à la crèche à Magnan avant de partir à mon travail et le récupérais le soir.

La vie à Nice pendant mon stage

La vie à Nice pendant mon stage

A l’issue de ce stage, et après avoir obtenu la meilleure note 19/20 de la session, le patron de cette importante société niçoise la SFERNICE, ayant observé mon sérieux et mon implication, m’a immédiatement proposé le poste de secrétaire de direction qui allait se libérer.

Il avait également trouvé un emploi de cuisinier à  Jean Yves à l’hôtel Négresco à Nice.

 

La fin des études était arrivée, le diplôme bien réussi et bien mérité qui augurait d’un avenir intéressant. Future secrétaire de direction à la suite de mon stage de travail passionnant, j’avais trouvé l’emploi de mes rêves, pensez !

Jean Yves a refusé cette belle opportunité qui nous était offerte et, par voie de  conséquence moi aussi.

Je l’ai donc suivi une nouvelle fois, en abandonnant mes propres ambitions. Il s’est avéré que la suite du parcours ne fut pas très facile. Et puis l’Auvergne était si belle…alors je n’ai pu résister.

 

Jean Yves qui terminait son contrat à Saint Flour,  pour me consoler de ma déception et pour fêter la fin et la réussite de mes études, est arrivé à Nice avec deux billets d’avion. Nous sommes partis en voyage de noces à New York, deux ans après notre mariage.

 

Avant le départ en voyage de noces à Nice

Avant le départ en voyage de noces à Nice

A notre  retour des Etats-Unis nous n’avions plus un sou en poche, avec nos derniers centimes  nous avions acheté un énorme éléphant en peluche, à notre adorable bébé.

 

VICHY

 

Nous nous sommes retrouvés à nouveau, sans rien, mais toujours aussi insouciants et optimistes, comme on peut l’être à cet âge.

L’adorable  grand-mère paternelle de Jean Yves, Alice, nous avait accueillis au Moulin de la Prugne, le temps de retrouver un emploi et, ce fut très rapide, le jour même de notre arrivée.

Pas de problème en ce temps là pour avoir un emploi.

Nous voilà donc  partis tous les 3, à Vichy, comblés avec un cageot de pomme de terre, quelques légumes du jardin, une couverture et 1OO Francs qu’elle nous avait donnés pour nous aider dans nos premières dépenses.

Nous avons trouvé un meublé et avec nos 1OO Francs nous sommes repartis.

 

Nous habitions dans le centre de Vichy, c’était une vie très agréable et j’ai de très beaux souvenirs de nos promenades dans les parcs sur les bords de l’Allier.

Promenade dans le Parc de Vichy

Promenade dans le Parc de Vichy

Jean Yves était cuisinier dans un restaurant du centre ville, puis dans un hôtel sur les parcs, et moi secrétaire, chez un fabricant de meubles à Cusset et  ensuite au Centre Omnisports à Vichy, en tant que secrétaire de Monsieur Pujol, son directeur.

 

 

Centre Omnisports de Vichy

Centre Omnisports de Vichy

Nous avions du travail, un superbe bébé aux boucles blondes, et rien ne pouvait nous arrêter.

 

Notre enfant était confié à une nourrice la journée et les économies pouvaient reprendre avec nos deux emplois car l’envie d’ouvrir un restaurant était toujours présente.

 

Dans cette jolie ville qui me rappelait davantage la clarté du sud, nous y sommes restés une année.

 

CLERMONT FERRAND

 

Fin 1973, de retour sur Clermont Ferrand, Jean Yves continue à travailler sur Vichy, car le salaire était  plus intéressant, il faisait les trajets en voiture et moi  je débutais chez France Loisirs. D’abord à Clermont Ferrand puis ensuite dans toute la région Auvergne. Je réalisais des prouesses dans cette nouvelle société à Clermont Ferrand et  les meilleures performances de vente. Nous mettions de côté tous mes salaires en vue de notre installation et nous vivions sur le salaire de Jean Yves.

 

A Clermont notre appartement se situait rue Eugène Gilbert dans un immeuble ancien avec une grande terrasse où notre fils aimait jouer[

 

Début 1975, Jean Yves a travaillé quelques temps à la Mama à Clermont Ferrand, et c’est Jeannot Colas, son patron qui nous a parlé  du restaurant  du Pont de Péchaud  à Aulhat Saint Privat et notre histoire de restaurateur a commencé en juin 1975.


Aprés cette retrospective, vous connaitrez la suite de mon histoire dans le prochain article. Avec vos commentaires vous m'encouragez, alors merci d'avance.

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J
Bravo ! Je n'avais pas eu le temps de te lire plus tôt. Beaucoup de douceur dans ton récit malgré les difficultés qu'il suppose. Continue, tu es bien partie. Nous en reparlerons lors de ma prochaine visite.<br /> Bises. Jean
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D
Merci d'avoir lu mes articles et pour tes encouragements , je te dis à bientôt.
J
Elle dessine, peint, lit, marche,danse et pouponne avec bonheur notre ex petite niçoise, aujourd'hui vraie et solide auvergnate qui raconte si bien sa vie, toujours heureusement occupée. Bravo ! Mais on attend de nouveaux épisodes... A bientôt sur le blog avec la musique et les photos n'est-ce-pas ? on veut tout ! Amicalement Janette
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D
De nouveaux épisodes suivront merci pour votre amitié et votre soutien, amicalement, Danièle
B
Très touchée par ce parcours en arrière de ta vie qui a été très enrichissante, félicitations pour tout ce que tu nous présente sur ton blog ... (j'ai un faible pour la "poule blanche" ....continue de nous émerveiller ...bises BR
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D
Je suis ravie de te lire, tu vois c'est un peu peut être soufflé par la démarche généalogique . Je te remercie et au plaisir de te revoir à bientôt. Bises
M
Ce récit est plein de tendresse. Tu décris très bien la blessure de quitter sa région natale. Quel choc de venir vivre dans une région rude, par rapport aux délices de Nice. Du courage, tu en as eu à revendre, heureusement l'insouciance t' a permis de faire ce saut. Continue de cette façon, la magie est là. Bises et à bientôt.
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D
C'est encourageant de découvrir que tu analyses si précisément le texte, ça prouve ton intérêt et je t' en remercie. Je vais poursuivre l'écriture de la suite mais étant donné toutes mes activités je ne peux publier tous les jours un article, à bientôt.Bises
M
Belle écriture très plaisante à lire, bien documenté,les photos sont magnifiques, je trouve que tu as eu du courage pour quitter Nice, le soleil, la mer pour venir en Auvergne, J'attends de connaître la suite, bises
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