28 Mars 2015
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Avant d’arriver en Auvergne, je vivais avec ma mère et mon frère dans un appartement très confortable face à la mer, à Nice.
Nous n’avions que la rue l’Enval et la Promenade des Anglais à traverser pour être sur la plage.
Sur la plage je passais le plus clair de mon temps à étudier, j’étais une très bonne élève, très studieuse. Là, j’étais au calme, au soleil, et la mer à l’infini m’appelait. Souvent je n’avais pour compagnie que le bruit des vagues qui s’échouaient sur les galets.
Ma mère travaillait et rentrait le week - end pour s’occuper de nous et de l’intendance.
Avec mon frère nous avons grandi ensemble avec très peu de différence d’âge, notre entente était parfaite, nous étions très complices.
Lorsque j’ai rencontré Jean Yves, j’avais entrepris des études de sciences économiques mais avec mon mariage je me suis dirigée vers un diplôme plus rapidement qualifiant, nécessaire à la vie de couple.
Nous nous sommes mariés à Nice. Pour la cérémonie de mariage ne trouvant pas le modèle de robe à mon goût, j’ai pris une feuille de papier, un crayon et je l’ai dessinée. Elle était belle dans un satin brillant, bordée d’une jolie fourrure de cygne blanc. C’était un mariage pluvieux, heureux comme l’évoque le dicton.
Nous avons vécu à Nice ma mère, mon frère, Jean Yves et moi, tous ensemble jusqu’à la fin de mes études et l’obtention de mon diplôme d’études supérieures. Notre bébé est né à Nice à la même période.
Cette année là je n’avais pas pu réaliser mon stage pour clôturer mon diplôme en raison de la naissance de Stéphane, ce fut partie remise à l’année suivante.
En attendant, d’effectuer ce stage, nous sommes partis en Auvergne, Jean Yves avait le mal du Pays.
J’ai ainsi quitté mes racines, ma famille à laquelle j’étais très attachée, mes nombreux amis, le soleil, la mer et je l’ai suivi sans me poser de question et j’ai pris des ailes pour m’envoler à travers nos destinations itinérantes à travers l’Auvergne.
SAINT FLOUR
Fille de la ville et du soleil j’arrivais enthousiaste en juillet 1971 à Saint Flour, avec mes talons aiguilles, mes toilettes et mes sacs à main, dans cette petite ville pittoresque du Cantal, ne sachant pas du tout ce qui m’attendait. Il va sans dire que je n’étais pas en adéquation avec ce nouvel environnement.
La population de Saint Flour à cette époque était d’environ 7 000 habitants et rayonnait sur un vaste territoire rural. Saint Flour est séparé en 2 « la ville haute » et « la ville basse ».
La ville haute située sur la Planèze à 900 mètres d’altitude et la ville basse est construite dans la vallée de l’Ander.
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Jean Yves avait trouvé un emploi de cuisinier à l’hôtel de l’Europe dans Saint Flour haut et moi j’avais accepté un poste de serveuse dans ce même hôtel, malgré mon diplôme récemment obtenu dans sa première partie, je ne me sentais pas tout à fait à ma place, avec un salaire de misère.
Les promenades étaient plaisantes au long des sentiers escarpés, mais escarpée aussi la montée à la chambrette de l’hôtel, aux chaudes températures sous le toit. Heureusement nous étions jeunes et sveltes et on s’adapte…même au travail peu passionnant de petite serveuse occupée du matin au soir et si tardivement.
Je ne craignais cependant pas l’effort, habituée à gagner ma vie pendant les 2 mois de vacances scolaires. Et puis il fallait bien s’accrocher pour Jean Yves, qui apprenait et progressait.
Pour ce travail pas très motivant et de perpétuelle disponibilité, j’ai dû confier, notre fils aux parents de Jean Yves, qui vivaient à Laschamps . Certes, le bébé était entre de bonnes mains, mais il nous manquait terriblement.
Lorsque j’ai dû le laisser ce fut un déchirement intérieur. Je ne me suis jamais pardonné cette séparation.
J’ai tenu le coup bravement, envers et contre tout pendant 2 ou 3 mois, puis j’ai voulu récupérer notre bébé alors âgé de 5 mois et quitter cet emploi. Je ne reconnaissais même plus le bébé que j’avais laissé.
A l’arrivée de Stéphane, nous avons loué un appartement rue de la Frauze, près de la Cathédrale Saint Pierre de Saint Flour haut, dans les remparts, avec une vue superbe sur Saint Flour Bas, où là nous retrouvions une vie plus normale.
L’hiver de cette même année, un mètre de neige devant la porte. Je n’avais jamais vu autant de neige de ma vie et je n’étais pas habituée à de telles températures et de telles intempéries.
Terrible pour la méridionale que j’étais ! cette vie rude sans grande distraction, si ce n’était les promenades dans la campagne et la découverte des beaux édifices de Saint Flour et des environs.
Durant l’hiver 1971, j’ai fais des petits boulots, car je ne suis pas une personne à rester sans apporter de contribution au foyer. Pour Jean Yves son expérience fut positive à travailler des produits qu’il ne connaissait pas, il est resté à Saint Flour jusqu’à la fin du mois d’octobre 1972.
Ne dit-on pas qu’après une épreuve difficile on sort toujours valorisé ? Je découvrais peu à peu ce que vivre voulait dire. Que la vie est parsemée, de petits et gros chagrins, d’instants chargés d’intensité, de combats et de très beaux moments aussi.
Mais en ce qui me concerne début 1972, Je suis retournée vivre chez ma mère avec notre fils, le temps d’effectuer mon stage de Secrétaire de Direction, nécessaire pour être diplômée.
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Je déposais Stéphane à la crèche à Magnan avant de partir à mon travail et le récupérais le soir.
A l’issue de ce stage, et après avoir obtenu la meilleure note 19/20 de la session, le patron de cette importante société niçoise la SFERNICE, ayant observé mon sérieux et mon implication, m’a immédiatement proposé le poste de secrétaire de direction qui allait se libérer.
Il avait également trouvé un emploi de cuisinier à Jean Yves à l’hôtel Négresco à Nice.
La fin des études était arrivée, le diplôme bien réussi et bien mérité qui augurait d’un avenir intéressant. Future secrétaire de direction à la suite de mon stage de travail passionnant, j’avais trouvé l’emploi de mes rêves, pensez !
Jean Yves a refusé cette belle opportunité qui nous était offerte et, par voie de conséquence moi aussi.
Je l’ai donc suivi une nouvelle fois, en abandonnant mes propres ambitions. Il s’est avéré que la suite du parcours ne fut pas très facile. Et puis l’Auvergne était si belle…alors je n’ai pu résister.
Jean Yves qui terminait son contrat à Saint Flour, pour me consoler de ma déception et pour fêter la fin et la réussite de mes études, est arrivé à Nice avec deux billets d’avion. Nous sommes partis en voyage de noces à New York, deux ans après notre mariage.
A notre retour des Etats-Unis nous n’avions plus un sou en poche, avec nos derniers centimes nous avions acheté un énorme éléphant en peluche, à notre adorable bébé.
VICHY
Nous nous sommes retrouvés à nouveau, sans rien, mais toujours aussi insouciants et optimistes, comme on peut l’être à cet âge.
L’adorable grand-mère paternelle de Jean Yves, Alice, nous avait accueillis au Moulin de la Prugne, le temps de retrouver un emploi et, ce fut très rapide, le jour même de notre arrivée.
Pas de problème en ce temps là pour avoir un emploi.
Nous voilà donc partis tous les 3, à Vichy, comblés avec un cageot de pomme de terre, quelques légumes du jardin, une couverture et 1OO Francs qu’elle nous avait donnés pour nous aider dans nos premières dépenses.
Nous avons trouvé un meublé et avec nos 1OO Francs nous sommes repartis.
Nous habitions dans le centre de Vichy, c’était une vie très agréable et j’ai de très beaux souvenirs de nos promenades dans les parcs sur les bords de l’Allier.
Jean Yves était cuisinier dans un restaurant du centre ville, puis dans un hôtel sur les parcs, et moi secrétaire, chez un fabricant de meubles à Cusset et ensuite au Centre Omnisports à Vichy, en tant que secrétaire de Monsieur Pujol, son directeur.
Nous avions du travail, un superbe bébé aux boucles blondes, et rien ne pouvait nous arrêter.
Notre enfant était confié à une nourrice la journée et les économies pouvaient reprendre avec nos deux emplois car l’envie d’ouvrir un restaurant était toujours présente.
Dans cette jolie ville qui me rappelait davantage la clarté du sud, nous y sommes restés une année.
CLERMONT FERRAND
Fin 1973, de retour sur Clermont Ferrand, Jean Yves continue à travailler sur Vichy, car le salaire était plus intéressant, il faisait les trajets en voiture et moi je débutais chez France Loisirs. D’abord à Clermont Ferrand puis ensuite dans toute la région Auvergne. Je réalisais des prouesses dans cette nouvelle société à Clermont Ferrand et les meilleures performances de vente. Nous mettions de côté tous mes salaires en vue de notre installation et nous vivions sur le salaire de Jean Yves.
A Clermont notre appartement se situait rue Eugène Gilbert dans un immeuble ancien avec une grande terrasse où notre fils aimait jouer[
Début 1975, Jean Yves a travaillé quelques temps à la Mama à Clermont Ferrand, et c’est Jeannot Colas, son patron qui nous a parlé du restaurant du Pont de Péchaud à Aulhat Saint Privat et notre histoire de restaurateur a commencé en juin 1975.
Aprés cette retrospective, vous connaitrez la suite de mon histoire dans le prochain article. Avec vos commentaires vous m'encouragez, alors merci d'avance.